Au numéro 6 de la rue des Huit-Patriotes, Jean-Marc représente la quatrième génération de Jézéquel à tenir la quincaillerie-coutellerie.
Située dans la rue des Huit-Patriotes, la quincaillerie familiale est l’une des six bâtisses paimpolaises des XVe et XVIe siècles encore debout. Sa façade vient d’être restaurée.
« Je suis attaché à cette maison qu’occupe ma famille depuis au moins quatre générations. »
Jean-Marc Jézéquel a le sourire en contemplant la façade à pans de bois restaurée, depuis la rue animée des Huit-Patriotes.
C’est à l’initiative de son arrière-grand-père paternel, Yves, que cette bâtisse, déjà propriété de la famille, se voit aménagée en quincaillerie-coutellerie en 1886.
Une maison datée de 1570
Pourtant l’utilisation commerciale de la bâtisse est bien plus ancienne, à l’image de ses murs. Cette maison à boutique daterait de 1570, d’après Régis Le Saulnier de Saint-Jouan, archiviste et historien breton. C’est un édifice à porche, dont l’étage est soutenu par deux colonnes à chapiteaux, portant deux personnages sculptés en plein bois. Ces derniers éléments, ainsi que l’état remarquable de la maison, en font sa singularité et sa célébrité à Paimpol.
Elle est l’une des trois maisons de la cité islandaise à avoir une façade à pan de bois, le mode de construction le plus répandu, jusqu’à l’utilisation généralisée de la pierre, au XVIIe siècle. La conservation de ces éléments architecturaux et décoratifs anciens fait la fierté son propriétaire.
Inscrites aux monuments historiques
Jean-Marc Jézéquel est d’ailleurs intarissable sur les détails architecturaux de sa boutique, dont la façade et la toiture ont été inscrites à l’inventaire des monuments historiques en 1930, en même temps que la maison située au numéro 31, de la place du Martray. Selon les spécialistes, c’est le seul exemple de façade en pans de bois de Paimpol à porter des sculptures figuratives.
Ce décor en bois a retrouvé ses couleurs d’origine grâce au travail conjoint de l’architecte des Bâtiments de France, et de l’entreprise plouézécaine Floury, spécialisée dans le bâti ancien. «C’est une peinture naturelle qui a été utilisée. Le remarquable travail réalisé par cette entreprise sur le chalet du collège Saint-Joseph, m’a convaincu de faire appel à elle pour cette restauration », confie Jean-Marc Jézéquel.
Des couleurs vives
Avant de parvenir au résultat qui s’offre aux passants aujourd’hui, il a fallu retrouver les couleurs d’origine. La façade avait bénéficié d’une première restauration, il y a une vingtaine d’années. À l’occasion du remplacement de certaines pièces de bois, deux couleurs de pigments ont été retrouvées : le rouge sang de boeuf, et le jaune terre de Sienne.
Cet ornement restauré sera encore contemplé durant de nombreuses décennies, car, comme le précise son propriétaire : « Nous ne sommes que les transmetteurs de ce patrimoine plusieurs fois centenaire ».
Article du Ouest France